botiss mucoderm®

Augmentation des tissus mous avec botiss mucoderm®

Résultats de la 1ère réunion d'experts internationaux en novembre 2016 à Hambourg, Allemagne

À l'occasion de la réunion annuelle de la société allemande d'implantologie à Hambourg le 26 novembre 2016, sept experts avec une forte expérience scientifique et clinique dans le domaine de la reconstruction des tissus mous, se sont rencontrés pour évaluer le statut actuel de gestion des tissus mous péri-implantaires et parodontaux. La discussion s'est concentrée particulièrement sur l'application et l'expérience cliniques avec la matrice de collagène, mucoderm®, des données publiées et en cours de préparation, ainsi que des limitations potentielles de son utilisation, y compris avec des greffes de tissus mous autologues.

Experts participant

Les experts suivants ont été invités à cette réunion : Prof. Dr. Dr. Adrian Kasaj (Université de Mayence, Allemagne), PD Dr. Dr. Peer Kämmerer (Centre médical universitaire de Rostock, Allemagne), Dr. Raluca Cosgarea (Université de Cluij-Napocca, Roumanie et Université de Marburg, Allemagne), Dr. Dominiki Chazopoulou (Queen Mary University of London, RU), Dr. Attila Horváth (Université Semmelweis à Budapest, Hongrie), Dr. Alessandro Rossi (Université de Milan, Italie) et Dr. Christian Schmitt (Université d'Erlangen, Allemagne).

Produits et sujets connexes

Tous les sujets concernant la gestion des tissus mous dentaires ont été abordés, tels que la couverture de la récession des dents, l'épaississement des tissus mous péri-implantaires, l'élargissement de la muqueuse attachée et la prise en charge des cavités. Les experts suivants ont été invités à cette réunion : Prof. Dr. Dr. Adrian Kasaj (Université de Mayence, Allemagne), PD Dr. Dr. Peer Kämmerer (Centre médical universitaire de Rostock, Allemagne), Dr. Raluca Cosgarea (Université de Cluij-Napocca, Roumanie et Université de Marburg, Allemagne), Dr. Dominiki Chazopoulou (Queen Mary University of London, RU), Dr. Attila Horváth (Université Semmelweis à Budapest, Hongrie), Dr. Alessandro Rossi (Université de Milan, Italie) et Dr. Christian Schmitt (Université d'Erlangen, Allemagne).

mucoderm® - une matrice dermique acellulaire conçue pour la reconstruction des tissus mous

mucoderm® est une matrice de collagène de type I/III dérivée du derme de porc qui subit un processus de purification sur plusieurs étapes afin d'éliminer les protéines non collagéniques et les cellules, ainsi que toute bactérie et virus potentiels. De ce traitement résulte une matrice tridimensionnelle stable constituée d'un réseau de collagène naturellement réticulé poreux qui sert d'échafaudage pour l'adhérence et la migration des cellules du tissu conjonctif et des vaisseaux sanguins (Pabst et al. 2015, Pabst et al. 2014). mucoderm® ressemble au derme humain et est re-vascularisé après implantation, et ultérieurement remodelé par étapes dans le tissu conjonctif du patient (Barbeck et al. 2015, Rothamel et al. 2014, Ramachandra et al. 2014). Attirés par les signaux de cellules endothéliales activées en migration et en prolifération, des vaisseaux sanguins provenant du tissu environnant se développent ensuite dans la matrice. En même temps, des fibroblastes adhèrent et prolifèrent sur la matrice. La résorption de mucoderm® et la production simultanée de collagène de fibroblastes adhérents conduisent à sa substitution complète par le tissu conjonctif nouvellement formé après environ 6-9 mois (Rothamel et al. 2014). Ainsi, mucoderm® favorise la revascularisation, l'intégration rapide des tissus mous et offre une alternative sûre au tissu conjonctif autologue. Il est approprié pour un large éventail d'indications concernant les greffes de tissu mou, tel que le traitement des défauts de récession, l'épaississement du tissu mou péri-implantaire et la vestibuloplastie (Schmitt et al. 2016, Zafiropoulos et al. 2016, Rossi et al. 2016, Konstantinova et al. 2015, Stricker et al. 2014).

Traitement des récessions gingivales

Les récessions gingivales sont associées à une forte prévalence de défauts de tissu mou, qui peuvent se manifester sous forme de racines de dent hypersensibles ou de caries de racine (Sarfati et al. 2010). Les procédures de couverture de racine sont indiquées de façon prédominante pour l'amélioration de la morphologie tissulaire, pour favoriser le nettoyage des dents affectées et pour améliorer l’esthétique, réduisant ainsi le risque de pertes supplémentaires.

Des études publiées récemment sur le traitement de récessions maxillaires de Miller de classes I et II à l'aide de la technique de tunnellisation d'avancement coronaire modifiée (TACM) en association avec la matrice de collagène suggèrent que mucoderm® est une alternative valide à la greffe sous-épithéliale de tissu conjonctif autologue (Cieslik-Wegemund et al. 2016, Cosgarea et al. 2016). Il a été observé des valeurs de couverture radiculaires de 73,2 % après 12 mois de cicatrisation (Cosgarea et al. 2016) et 91 % après 6 mois (Cieslik-Wegemund et al. 2016) de cicatrisation. Il a été constaté une amélioration et un traitement réussi des récessions de Miller de classe III avec mucoderm® (Cosgarea et al. 2016). Les résultats cliniques avec des récessions de Miller de classe III sont, toutefois, moins prédictibles que les résultats avec les récessions de Miller de classe I et II. Les experts sont d'accord sur le fait que les récessions mandibulaires peuvent être traitées par mucoderm® et la technique de tunnellisation, bien que la procédure chirurgicale soit techniquement plus exigeante et sensible, et les résultats dans la mâchoire inférieure peuvent être moins prédictibles par rapport à ceux obtenus dans le maxillaire. En outre, l'insertion de muscles et de frénules peut avoir une effet négatif. Dans de tels cas, l'utilisation de mucoderm® doit être envisagée uniquement si une fermeture sans tension du lambeau couvrant la greffe peut être obtenue. En outre, l'utilisation complémentaire d'Emdogain® peut être considérée.

Facteurs associés aux défauts et aux patients affectant la réussite de la couverture des récessions

Les experts ont convenu que (i) la couverture de la matrice, (ii) la conception du lambeau, (iii) le biotype gingival et (iv) l'immobilisation de la matrice sont des facteurs clés pour obtenir un résultat stable et prédictible lorsque mucoderm® est utilisé en chirurgie plastique parodontale.

(i)  Couverture de la matrice et (ii) Conception du lambeau

La technique optimale par lambeau ne dépend pas du matériel de greffe utilisé, mais plutôt de la situation anatomique et de l'évaluation minutieuse du site (biotype, largeur et quantité de tissu kératinisé présent et classification de la récession). Le groupe d'experts a convenu qu'une vascularisation suffisante du lambeau est extrêmement importante. La revascularisation dépend fortement de l'épaisseur des tissus mous, de la conception du lambeau et de la fixation du lambeau. Le choix de la technique par lambeau doit être basé sur l'objectif de maintenir la vascularisation du lambeau sus-jacent, ce qui fournira un apport nutritif à la matrice sous-jacente. Dans le cas d'un vestibulum peu profond, le lambeau d'avancement coronaire modifiée (LACM) peut être préféré. Si le lambeau d'avancement coronaire (LAC) ou LACM est utilisé, une préparation « split-full-split » doit être effectuée. Il est intéressant de noter qu'une comparaison des deux techniques par lambeau avec mucoderm® a montré des résultats supérieurs pour le LACM en ce qui concerne l'esthétique et la satisfaction des patients, alors que les deux conceptions de lambeau ont permis une couverture radiculaire réussie (Ahmedbeyli et al. 2015). Le Prof. Kasaj a souligné qu'une fermeture primaire sans tension du lambeau par un lambeau de demie ou de pleine épaisseur sur la greffe est d'une importance capitale pour maintenir un apport vasculaire adéquat pour la matrice.

(iii)  Biotype gingival

En ce qui concerne la technique par lambeau indiquée, l'évaluation du biotype gingival est également cruciale pour un traitement réussi puisque le lambeau sus-jacent doit être suffisamment épais pour permettre un apport sanguin. Un biotype mince de la mâchoire inférieure nécessite une technique sensible et exigeante en raison du risque d'apport sanguin insuffisant et de la difficulté à obtenir une fermeture sans tension. Néanmoins, un biotype mince ne présente pas en soi de contre-indication pour l'utilisation de mucoderm®, mais la procédure chirurgicale est plus exigeante et une technique employant un lambeau de pleine épaisseur doit être utilisée de préférence. Dans le cas d'un biotype mince, la technique de tunnellisation (TACM) peut être préférée car elle ne nécessite aucune séparation du lambeau et le mucoderm® peut être mis en contact direct avec l'os.

(iv)  Immobilisation de la matrice

L'immobilisation de la greffe mucoderm® est un autre point essentiel pour favoriser l'intégration de la matrice. Si le mucoderm® n'est pas suffisamment stabilisé par le lambeau, la matrice doit être fixée/suturée pour éviter les micro-mouvements pendant la période de cicatrisation précoce. Le groupe d'experts a souligné que le besoin de fixation de la matrice de collagène dépend de la  technique par lambeau utilisée. Si possible, mucoderm® doit être étroitement suturé au périoste (LAC ou LACM) pour éviter la formation d'hématomes. Si mucoderm® ne peut pas être fixé au périoste, il doit être fixé au lambeau. Si la technique de tunnellisation est utilisée, le mucoderm® doit être fixé à l'intérieur du lambeau.  

Une adaptation du plan sur le site du receveur est essentielle. Dr Cosgarea et Dr Horváth ont fait référence à la fixation par sutures suspendues lorsque les procédures TACM sont utilisées, c.-à-d. que les extrémités latérales de mucoderm® peuvent être suturées au lambeau ou au périoste, alors que les parties coronaires sont fixées de façon optimale avec des sutures suspendues autour des dents/plaques (Figs. 1, 2). Pour le LAC ou le LACM, des sutures croisées peuvent être utilisées pour l'adaptation du plan de la greffe sur toute la zone (Fig. 3).    

Facteurs de réussite liés aux patients

D'autres facteurs influant sur la réussite clinique sont des scores de plaque préopératoires faibles et un bon contrôle de la plaque, ainsi que la préparation pré-chirurgicale appropriée des surfaces radiculaires exposées pour éliminer l'inflammation et les facteurs locaux, y compris la plaque et les taches. Certaines modifications de la surface radiculaire peuvent être conseillées, et les restaurations composites devront être retirées. En outre, le soin des patients est extrêmement importants et des recommandations doivent être données pour les soins postopératoires, en évitant le brossage et l'utilisation de fil dentaire, ainsi que les traumatismes mécaniques au niveau des sites chirurgicaux pendant 2 à 3 semaines, en rinçant quotidiennement avec de la chlorhexidine à 0,1-0,2 % ou par l'application locale d'un gel de chlorhexidine antiseptique pendant 2 à 3 semaines, la prescription de médicaments anti-inflammatoires et de médicaments contre la douleur. Le retrait des sutures est recommandée 2 à 4 semaines après l'intervention chirurgicale.

Cicatrisation et stabilité à long terme de mucoderm®

Les observations et les données récemment publiées se rapportent au profil de cicatrisation spécifique et à la stabilité à long terme du résultat clinique. Au début de la phase de cicatrisation, les tissus gonflés ou les « bords » peuvent être visibles dans la zone coronaire de la matrice, mais ils disparaîtront progressivement. Le résultat esthétique s'améliorera au cours du temps, et un nivellement du tissu accompagné d'une substitution rampante peut être observé. Il a également été observé que le traitement par mucoderm® n'entraînerait aucune, ou seulement minime, augmentation de la largeur du tissu kératinisé. Néanmoins, le traitement conduira à une augmentation de l'épaisseur des tissus et à un tissu conjonctif dense sous la surface de la muqueuse, ce qui aidera à stabiliser le parodonte. Le résultat global est positif même si la surface n'est pas fortement kératinisée. D'autre part, la kératinisation du tissu n'est pas indispensable pour un résultat thérapeutique réussi, alors qu'une bande de gencive attachée, de préférence de 2 mm, est essentielle au maintien de la santé parodontale et permet aux patients de maintenir une bonne hygiène bucco-dentaire (Marquez et al. 2004).  

La stabilité du résultat clinique lorsque le mucoderm® est utilisé pour traiter les récessions gingivales est actuellement étudiée au moyen d'une analyse rétrospective (Gaal, Hangyasi et al., non publiée). Dans cette étude, 198 défauts avec une période de suivi moyenne de 28 mois ont été examinés, et les résultats préliminaires indiquent que mucoderm® est une alternative appropriée à la greffe sous-épithéliale de tissu conjonctif autologue. Les résultats sont en cours de préparation pour publication, et un suivi à long terme des patients est prévu. Une autre analyse rétrospective de 12 patients avec 54 récessions comprend des données sur 3 ans sur la technique TACM en association avec mucoderm® (Cosgarea, Sculean et al., en préparation). Les résultats cliniques indiquent des résultats stables au fil du temps ; la publication est prévue en 2017. En outre, les cas cliniques avec des périodes de suivi allant jusqu'à 5 ans montrent des résultats très stables, bien que des études de confirmation à plus long terme soient nécessaires.

Décider entre mucoderm® et la greffe sous-épithéliale de tissu conjonctif autologue

Les experts ont conclu que mucoderm® peut être une véritable alternative à la greffe sous-épithéliale de tissu conjonctif autologue et, dans certaines situations cliniques, l'utilisation de mucoderm® est particulièrement bénéfique. En cas de récessions multiples, il n'est parfois pas possible de prélever des greffes autologue en quantité suffisante, ce qui nécessite un substitut de tissu mou tel que mucoderm®, qui offre une disponibilité illimitée. En utilisant une matrice dermique, plusieurs récessions peuvent être traitées en une seule séance. De plus, mucoderm® offre les avantages d'un nombre réduit d'interventions chirurgicales et de complications postopératoires, car le prélèvement des tissus du palais n'est pas nécessaire et le temps chirurgical réduit. Le traitement est également moins douloureux si la matrice de collagène est utilisée à la place d'une autogreffe, car les patients se plaignent surtout de la douleur au niveau du site donneur. L’utilisation de mucoderm® peut également être préférable pour les patients anxieux, car l'intervention chirurgicale est plus compliquée et prend du temps si une greffe sous-épithéliale de tissu conjonctif autologue doit être prélevée. Il a été souligné que si la situation est viable tant pour l'autogreffe que pour le mucoderm®, le patient doit être interrogé sur sa préférence, ce qui est considéré comme l'aspect le plus important dans le cadre de la pratique privée. Par rapport à la greffe sous-épithéliale de tissu conjonctif, le mucoderm® doit être recouvert, ce qui signifie que le repositionnement coronaire du lambeau peut entraîner l'aplatissement du vestibule dans des situations spécifiques. Une greffe autologue de tissu mou doit également être envisagée comme la méthode de choix pour les récessions mandibulaires dans la zone frontale en conjonction avec un biotype mince.

Association de mucoderm® et du dérivé de la matrice amélaire – une nouvelle approche de la couverture des récessions

Une nouvelle approche attrayante pour le traitement des récessions gingivales est l'association de mucoderm® et du dérivé de la matrice amélaire (EMD, Straumann® Emdogain®), qui peut améliorer le résultat clinique et la cicatrisation postopératoire (Kasaj et al. 2015). Des résultats récents indiquent que les produits de collagène peuvent absorber et libérer l'activité biologique des protéines de la matrice amélaire, favorisant ainsi la régénération (Miron et al. 2016, Stähli et al. 2016, Shirakata et al. 2016). Une étude récente in vivo a démontré l’efficacité de l'utilisation combinée de mucoderm® et d'EMD pour la couverture des récessions employée avec la technique LAC. La plupart des paramètres cliniques, tels que le gain osseux et la formation de cément, favorisent l’association EMD/matrice de collagène (Shirakata et al. 2016). L'ajout de Straumann® Emdogain® à une procédure de couverture des racines avec mucoderm® peut ainsi améliorer la qualité de la fixation (Shirakata et al. 2016, McGuire et al. 2003) et stimule l'angiogenèse (Kasaj et al. 2012), qui peut améliorer la revascularisation et l'intégration de la matrice de collagène. En outre, l'association d'Emdogain® avec mucoderm® peut améliorer la quantité de tissu kératinisé (Shin et al. 2007, Pilloni et al. 2006), qui peut être bénéfiques s'il y a peu, ou pas de gencive kératinisé. Emdogain® peut par conséquent être avantageux dans les biotypes gingivaux difficiles pour l'amélioration de la vascularisation du lambeau et donc de l'intégration de mucoderm® et du remodelage du tissu. Les experts sont en général d'accord sur le fait qu'une véritable régénération parodontale peut être obtenue par l'association de mucoderm® avec Emdogain®. Dr Chatzopoulou et Prof. Kasaj ont souligné que cette association était particulièrement bénéfique pour les fumeurs et d'autres groupes présentant un problème médical (ex. les patients diabétiques), puisqu'Emdogain® a été démontré comme étant capable de favoriser la cicatrisation des plaies  (Alves et al. 2012). L'ajout d'Emdogain® peut également améliorer le résultat clinique dans les défauts de type récession de Miller de classe III (Shin et al. 2007, Cueva et al. 2004), bien qu'une couverture complète des racines reste moins prédictible dans cette indication. En ce qui concerne la procédure adéquate, le groupe d'experts a souligné que le gel Emdogain® doit être appliqué en dessous et au-dessus du mucoderm®. L'expérience clinique a également démontré qu'Emdogain® améliore la cicatrisation des plaies et est plus confortable pour le patient.

En résumé, la matrice mucoderm® peut être une alternative valide à la greffe de tissu mou autologue pour la couverture de récession. Pour obtenir un bon résultat clinique, une sélection adéquate des patients en fonction de la classe de Miller est nécessaire, ainsi qu'une technique chirurgicale permettant une revascularisation efficace et une couverture complète de la matrice. L'association mucoderm® et Emdogain® dans cette indication peut être une approche attrayante pour provoquer la formation d'une fixation naturelle, gagner un nouveau volume de tissu mou et, simultanément, améliorer la cicatrisation postopératoire.

Épaississement des tissus mous autour des dents et des implants

Un volume de tissu mou péri-implantaire suffisant est essentiel pour éviter la perte de tissu osseux de la crête suite à la pose de l'implant, comme indiqué dans les récentes études (Akcali et al. 2016, Linkevicius et al. 2009). mucoderm® est indiqué pour l'augmentation du tissu mou autour des dents et des implants dentaires (Zafiropoulos et al. 2016, Puisys et al. 2015, Schmitt et al. 2015).

Des données in vivo actuelles soulignent la stabilité du volume de la matrice de mucoderm® dans les procédures d'épaississement des tissus. Une perte de volume a été observée dans les 3 premiers mois après l'épaississement des tissus autour des dents dans un modèle animal comparant mucoderm® avec une greffe sous-épithéliale de tissu conjonctif palatin (Schmitt et al. 2015). Ceci concorde avec différents cas d'interventions chirurgicales réalisées par des experts, où une perte osseuse d'environ 50 % a été observée dans les 3 premiers mois. Après 3 mois, on a pu observer dans l’étude animale une stabilisation avec des résultats équivalents jusqu'à 10 mois (Schmitt et al. 2015). Des analyses quantitatives histologiques comparant l’épaississement des tissus avec mucoderm® par rapport à une greffe sous-épithéliale de tissu conjonctif ont démontrées un épaississement significatif des tissus dans le groupe greffe sous-épithéliale de tissu conjonctif après 10 mois (Schmitt et al., non publié). De façon intéressante, la quantification immunohistologique des protéines de collagène de la matrice et du VEGF n'a démontré aucune différence significative entre les groupes mucoderm® et greffe sous-épithéliale de tissu conjonctif dans les régions augmentées après 10 mois (Schmitt et al., non publié).

Des résultats intermédiaires d'un essai clinique en cours montrent une perte osseuse de 84 % pour mucoderm® et 53 % pour la greffe sous-épithéliale de tissu conjonctif après épaississement des tissus autour des implants dentaires et suite à une période d'évaluation de 6 mois (Schmitt et al., non publié). Cependant, le traitement à conduit à des augmentations comparables d'épaisseur tissulaire après 6 mois (environ 1,5 mm pour mucoderm® et 1,46 mm pour la greffe sous-épithéliale de tissu conjonctif). Ces résultats sont en ligne avec différents cas et études montrant un gain moyen de tissu mou d'environ 1,0 - 1,5 mm après 6 à 10 mois suite à l'augmentation de tissu (Zafiropoulos et al. 2016, Schmitt et al., non publié, Rossi et al., non publié). En termes d'épaississement des tissus mous, il a également été démontré que la matrice de collagène peut améliorer le score esthétique dans les procédures de pose d'implants précoces (Puisys et al. 2015). Le groupe d'expert à affirmer qu'un gain d'épaisseur des tissus mous d'environ 1,0 – 1,5 mm peut être regardé comme un résultat clinique satisfaisant, et qu'un sur-contour peut être utile pour rendre compte de la perte de volume. 

En conclusion, un épaississement des tissus mous autour des implants ou des dents naturelles peut être obtenu par l'application de mucoderm® à la place d'une autogreffe, bien que la perte de volume dans la phase précoce semble être plus prononcée par rapport à la greffe de tissu mou autologue (Figs. 4-7). Cependant, une étude publiée récemment (Zafiropoulos et al. 2016) et les résultats préliminaires d'études cliniques en cours indiquent un gain de tissu mou comparable suite à une augmentation par mucoderm®. Notamment, la stabilité des résultats cliniques jusqu'à 5 ans après l'épaississement des tissus mous par mucoderm® a été démontrée dans une étude rétrospective (Puisys et al. 2015).  

Vestibuloplastie

Une largeur adéquate de la muqueuse attachée autour des dents et des implants fournit une protection contre la pénétration des microorganismes et des particules alimentaires. La gencive attachée absorbe la contrainte mécanique des muscles de la lèvre et de la joue, protégeant les dents contre les contraintes. Une réduction ou une absence de gencive attachée peut augmenter la susceptibilité à la récession et à l'inflammation (parodontite ou péri-implantite), entraînant potentiellement respectivement une résorption osseuse et une perte de dent ou d'implant (Bassetti et al. 2015). Les experts sont largement d'accord sur le fait qu'une épaisseur de tissu kératinisé autour d'une dent ou d'un implant inférieure à 2 mm peut causer une gêne au brossage, conduisant potentiellement à une mauvaise hygiène bucco-dentaire, une accumulation de la plaque et une inflammation (Lin et al. 2013).

Le mucoderm® est indiqué pour l'augmentation de la gencive attachée dans les procédures de vestibuloplastie (Hegedüs et al. 2015, Konstantinova et al. 2015, Soytürk et al. 2015, Horvath et al. 2014, Nocini et al. 2014). Dans cette indication, un contact étroit entre le périoste et le mucoderm® est nécessaire afin de garantir une intégration et une revitalisation rapides de la matrice pour la croissance des cellules et des vaisseaux sanguins. Le mucoderm® doit être étroitement fixé au périoste sous-jacent par des sutures périostées modifiées de type matelassier de façon à obtenir un contact étroit entre la greffe et le périoste (Fig. 8). Il peut aussi être avantageux d'essayer d'insérer la matrice sous la muqueuse kératinisée restante. Une suture suspendue peut être appliquée pour fixer la muqueuse mobile. 

Des études en cours portent sur la cicatrisation et la stabilité du volume de la matrice de collagène dans des procédures de vestibulopathie (Horváth et al., Kämmerer et al., non publié). Le Dr Horváth a rapporté une vascularisation rapide dans la phase de cicatrisation précoce qui, dans de nombreux cas, semble même plus rapide que la revitalisation de la greffe gingivale libre (GGL). De plus, dans la phase précoce de cicatrisation une exsudation de type fibrine peut être observée 2 semaines après l'augmentation (Kämmerer et al., non publié, Figs. 9, 10). La ré-épithélialisation du site augmenté prend environ 4 semaines, et le site se cicatrise en général sans formation de tissu cicatriciel. Ainsi, les résultats esthétiques sont favorables par rapport à la greffe cutanée ou GGL. Des augmentations moyennes de 2,1 mm et 2,7 mm ont été observées dans la largeur de la gencive attachée avec un rétrécissement d'environ 25 % Hegedűs et al et Kämmerer et al., respectivement. En outre, des résultats du Dr Horváth et de ses collègues indiquent que le rétrécissement peut atteindre 50 % après 6 mois (Hegedűs et al.). Ces résultats sont soit plus favorables, soit conformes à ceux d'autres matrices de collagène disponibles sur le marché (Horváth et al 2014, Schmitt et al. 2016). Les experts ont conclu qu'une sur-augmentation, c.-à-d. deux fois la largeur souhaitée, peut être recommandée, de façon à produire une bande souhaitable de gencive attachée de 2 - 3 mm, qui peut ne pas être considéré comme un inconvénient, en raison de la source illimitée de la xénogreffe. 

En ce qui concerne la réussite clinique, le groupe d'experts a également déclaré qu'un résultat clinique plus stable et prédictible pouvait être attendu dans le maxillaire par rapport à la mandibule. Cela peut être le résultat de la plus grande tension d'insertion des fibres musculaires. Naturellement, les soins postopératoires et le contrôle de la plaque sont des points clés pour un résultat positif. Les patients doivent s'abstenir de brosser le site receveur pendant au moins 2 semaines et utiliser des antiseptiques, comme la chlorhexidine 0,1-0,2 % ou un gel antiseptique. En outre, une alimentation molle est recommandée, et les activités physiques excessives doivent être évitées.

En résumé, le mucoderm® peut constituer une alternative viable à une GGL/GTC pour élargir la muqueuse kératinisée, notamment dans le cas d'une quantité insuffisante et/ou d'une mauvaise correspondance des couleurs des GGL/GTC, sans la gêne postopératoire concomitante associée au prélèvement d'une greffe autologue.

Gestion des tissus mous avant ou pendant la pose de l'implant

Le mucoderm® peut être utilisé pour améliorer le contour des tissus mous en cas d'implantation immédiate ou pour fermer les cavités d'extractions après le retrait des dents (Rossi et al. 2016). La couverture d'une cavité d'extraction avec mucoderm® peut être appliquée pour maintenir le volume des tissus mous, pour augmenter le tissu kératinisé et pour protéger la cavité ou les biomatériaux dans la cavité. L'un des principaux avantages de mucoderm® pour la fermeture des cavités réside dans le fait que son application permet d'éviter le décalage coronaire compromettant de la jonction mucogingivale provoqué par la fermeture primaire forcée des lambeaux.

Le groupe d'experts a souligné que le mucoderm® peut être appliqué pour couvrir les cavités d'extraction sans aucun remplissage ou après la greffe de la cavité avec un substitut osseux ou une éponge de collagène. Cependant, l'application d'une greffe osseuse xénogénique ou synthétique peut aider à maintenir le volume de la crête alvéolaire, mais des évaluations systématiques ont montré divers résultats provenant des techniques de scellement des cavités et de conservation des crêtes avec ou sans greffes, en particulier dans les évaluations histologiques (MacBeth et al. 2016, Horváth et al. 2013). Les résultats d'une étude en cours indiquent que des résultats prédictibles peuvent être obtenus si les deux tiers de la matrice sont fixés sous le périoste, de sorte que seulement un tiers est exposé (Rossi et al, non publié, Figs. 11-13). Dans cette étude, 10 cavités intactes avec des parois buccales intactes ont été scellées par mucoderm® et les deux tiers de la surface de la matrice mucoderm® ont été stabilisés sous le tissu marginal avec une surface d'exposition moyenne de 26 mm2. Le suivi a révélé que la fermeture de la cavité après 8 semaines a été maintenue dans 9 sites sur 10. Les auteurs ont souligné que les incisions de décharge ne sont pas nécessaires dans ces cas, tandis que l'espace sous le périoste peut être créé par tunnellisation. Par la suite, le mucoderm® peut être placé sous le périoste en position vestibulaire et linguale et immobilisé par des sutures croisées sur la matrice.

Ainsi, mucoderm® offre une approche attrayante pour sceller les cavités d'extraction. Des études en cours portent sur la cicatrisation dans les procédures de préservation des cavités où les cavités sont greffées avec des biomatériaux allogéniques ou synthétiques.

Résumé

Après une discussion fructueuse sur les études cliniques publiées et les séries de cas, ainsi que des données cliniques en cours sur l'utilisation de mucoderm® comme substitut de tissus mous, les experts ont conclu que la présente matrice dermique xénogénique pourrait être utilisée avec succès dans les procédures parodontales et associées aux implants sans nécessiter de prélèvement d'autogreffe. Cependant, tous les participants ont souligné l'importance de la revascularisation comme étant le point le plus crucial lorsque le mucoderm® est utilisé dans la chirurgie plastique parodontale, l'épaississement des tissus mous péri-implantaires, la vestibuloplastie ou les procédures de fermeture des cavités. Les experts ont en outre estimé que la facilité de la prise en charge clinique de mucoderm® était excellente et directe, ne nécessitant aucune modification spécifique des matériaux. Un large consensus s'est également dégagé sur la nécessité de disposer de données cliniques supplémentaires, en particulier sur la stabilité à long terme du résultat clinique, bien que des résultats prometteurs aient démontré une stabilité des tissus mous à la suite d'une augmentation par mucoderm® (Zafiropoulos et al. 2016, Cosgarea et al. 2016, Puisys et al. 2015). D'autres études doivent également évaluer les avantages de l'association de traitement avec Emdogain® et/ou d'autres facteurs de croissance. Les experts ont donc proposé des conceptions d'étude potentielles de sorte que, conjointement avec les études en cours, de nouvelles connaissances sur l'utilisation clinique de mucoderm® seront acquises à l'avenir.

Bibliographie

Ahmedbeyli C., Dirikan S, Cakar G, Yilmaz S. Comparison of coronally advanced flap with or without vertical releasing incisions combined with acellular dermal matrix graft performed in thin tissue biotype multiple recessions. Poster Europerio London 3-6 June 2015

Akcalı A, Trullenque-Eriksson A, Sun C, Petrie A, Nibali L, Donos N. What is the effect of soft tissue thickness on crestal bone loss around dental implants? A systematic review. Clin Oral Implants Res. 2016 Jul 19. doi: 10.1111/clr.12916. [Epub avant impression]

Alves LB, Costa PP, Scombatti de Souza SL, de Moraes Grisi MF, Palioto DB, Taba Jr M, Novaes Jr AB Jr. Acellular dermal matrix graft with or without enamel matrix derivative for root coverage in smokers: a randomized clinical study. J Clin Periodontol. 2012 Apr;39(4):393-9. 

Aras D K, Yalim M. Clinical evaluation of collagen matrix to enhance the width of keratinized tissue around the dental implants poster. Europerio London 3-6 June 2015

Barbeck M, Lorenz J, Kubesch A, Booms P, Boehm N, Choukroun J, Sader R, Kirkpatrick CJ, Ghanaati S. Porcine dermis-derived collagen membranes induce implantation bed vascularization via multinucleated giant cells: a physiological reaction? J Oral Implantol. 2015 Dec;41(6): e238-51.

Bassetti M, Kaufmann R, Salvi GE, Sculean A, Bassetti R. Soft tissue grafting to improve the attached mucosa at dental implants: A review of the literature and proposal of a decision tree. Quintessence Int. 2015 Jun;46(6):499-510. doi: 10.3290/j.qi.a33688.

Cieślik-Wegemund M, Wierucka-Młynarczyk B, Tanasiewicz M, Gilowski Ł. Collagen Matrix with Tunnel Technique Compared to Connective Tissue Graft for the Treatment of Periodontal Recession - Randomized Clinical Trial. J Periodontol. 2016 Jul 17:1-15. [Epub avant impression]

Cosgarea R, Juncar R, Arweiler N, Lascu L, Sculean A. Clinical evaluation of a porcine acellular dermal matrix for the treatment of multiple adjacent class I, II, and III gingival recessions using the modified coronally advanced tunnel technique. Quintessence Int. 2016;47(9):739-47. 

Cueva MA, Boltchi FE, Hallmon WW, Nunn ME, Rivera-Hidalgo F, Rees T. A comparative study of coronally advanced flaps with and without the addition of enamel matrix derivative in the treatment of marginal tissue recession. J Periodontol. 2004 Jul;75(7):949-56.

Hegedűs M, Csempesz F, Windisch P, Horváth A novel technique and material to enhance peri-implant keratinised mucosa. Case series. J Clin Periodontol 2015;42(S17):56

Horváth A, Molnár B, Gera I, Windisch P Comparison of different approaches aimed at increasing peri-implant keratinised mucosa. Poster ITI World Symposium 2014

Horváth A, Mardas N, Mezzomo LA, Needleman IG and Donos N. Alveolar Ridge Preservation. A Systematic Review. Clin Oral Invest, 2013;2:341-63

Kasaj A, Meister J, Lehmann K, Stratul SI, Schlee M, Stein JM, Willershausen B, Schmidt M. The influence of enamel matrix derivative on the angiogenic activity of primary endothelial cells. J Periodontal Res. 2012 Aug;47(4):479-87. 

Kasaj A, Dukatz-Berger C, Stein J, Patyna M, Willershausen B. Treatment of gingival recession by the use of an acellular dermal matrix graft and enamel matrix derivative: case presentations. Poster Europerio 3-6 June 2015

Konstantinova D, Djongova E, Arnautska H, Georgiev T, Peev S, Dimova M. Presentation of a modified method of vestibuloplasty with an early prosthetic loading. J of IMAB. 2015 Oct-Dec;21(4):964-968. 

Lin GH, C HS, Wang HL. The significance of keratinized mucosa on implant health: a systematic review. J Periodontol. 2013 Dec;84(12):1755-67.

Linkevicius T, Apse P, Grybauskas S, Puisys A. The influence of soft tissue thickness on crestal bone changes around implants: a 1-year prospective controlled clinical trial. Int J Oral Maxillofac Implants. 2009 Jul-Aug;24(4):712-9.

Marquez IC. The role of keratinized tissue and attached gingiva in maintaining periodontal/peri-implant health. Gen Dent. 2004 Jan-Feb;52(1):74-8; quiz 79.

MacBeth N, Trullenque-Eriksson A, Donos N, Mardas N. Hard and soft tissue changes following alveolar ridge preservation: a systematic review. Clin. Oral Impl. Res. 00, 2016, 1–23. 

McGuire MK, Cochran DL. (2003) Evaluation of human recession defects treated with coronally advanced flaps and either enamel matrix derivative or connective tissue. Part 2: Histological evaluation. J Periodontol. 2003 Aug;74(8):1126-35.

Milinkovic I, Rakasevic D, Aleksic Z, Jankovic S. Clinical application of collagen tissue matrix and enamel matrix derivative in the treatment of multiple gingival recessions. A randomized controlled clinical trial. Poster Europerio London 3-6 June 2015

Miron RJ, Fujioka-Kobayashi M, Zhang Y, Sculean A, Pippenger B, Shirakata Y, Kandalam U, Hernandez M. Osteogain® loaded onto an absorbable collagen sponge induces attachment and osteoblast differentiation of ST2 cells in vitro. Clin Oral Investig. 2016 Dec 1. [Epub avant impression]

Nocini PF, Castellani R, Zanotti G, Gelpi F, Covani U, Marconcini S, de Santis D. Extensive keratinized tissue augmentation during implant rehabilitation after Le Fort I osteotomy: using a new porcine collagen membrane (Mucoderm). J Craniofac Surg. 2014 May;25(3):799-803. 

Pabst AM, Happe A, Callaway A, Ziebart T, Stratul SI, Ackermann M, Konerding MA, Willershausen B, Kasaj A. In vitro and in vivo characterization of porcine acellular dermal matrix for gingival augmentation procedures. J Periodontal Res. 2014 Jun;49(3):371-81. 

Pabst AM, Wagner W, Kasaj A, Gebhardt S, Ackermann M, Astolfo A, Marone F, Haberthür D, Enzmann F, Konerding MA. Synchrotron-based X-ray tomographic microscopy for visualization of three-dimensional collagen matrices. Clin Oral Investig. 2015 Mar;19(2):561-4. 

Pilloni A, Paolantonio M, Camargo PM. Root coverage with a coronally positioned flap used in combination with enamel matrix derivative: 18-month clinical evaluation. J Periodontol. 2006 Dec;77(12):2031-9.

Rossi Alessandro Luigi, Palombo David, Capilupi Vincenzo, Chiapasco Matteo Soft tissue healing with a new xenogenic collagen matrix in post-extractive socket sealing procedures: preliminary results of a prospective cohort study. SIdP Congress 2016

Puisys A, Zukauskas S, Kubilius R, Vindasiute E, Verina N, Linkevicius T Vertical soft tissue augmentation with porcine-derived collagen matrix membrane. A prospective study with 20 consecutive patients EAO Stockholm, September 24-26, 2015

Puišys A, Zukauskas S, Kubilius R, Vindašiutė E, Verina N, Linkevicius T. Early implant placement in aesthetic area with simultaneous guided bone regeneration and soft tissue augmentation using collagen tissue matrix membrane. Poster EAO Stockholm, September 24-26, 2015

Ramachandra SS, Rana R, Reetika S, Jithendra KD. Options to avoid the second surgical site: a review of literature. Cell Tissue Bank. 2014 Sep;15(3):297-305. 

Rothamel D, Benner M, Fienitz T, Happe A, Kreppel M, Nickenig HJ, Zöller JE. Biodegradation pattern and tissue integration of native and cross-linked porcine collagen soft tissue augmentation matrices - an experimental study in the rat. Head Face Med. 2014 Mar 27; 10:10.

Sarfati A, Bourgeois D, Katsahian S, Mora F, Bouchard P. Risk assessment for buccal gingival recession defects in an adult population. J Periodontol. 2010 Oct;81(10):1419-25. 

Schmitt CM, Matta RE, Moest T, Humann J, Gammel L, Neukam FW, Schlegel KA. Soft tissue volume alterations after connective tissue grafting at teeth: the subepithelial autologous connective tissue graft versus a porcine collagen matrix - a pre-clinical volumetric analysis. J Clin Periodontol. 2016 Jul;43(7):609-17. 

Schmitt CM, Moest T, Lutz R, Wehrhan F, Neukam FW, Schlegel KA. Long-term outcomes after vestibuloplasty with a porcine collagen matrix (Mucograft®) versus the free gingival graft: a comparative prospective clinical trial. Clin Oral Implants Res. 2016 Nov;27(11): e125-e133

Shin SH, Cueva MA, Kerns DG, Hallmon WW, Rivera-Hidalgo F, Nunn ME. A comparative study of root coverage using acellular dermal matrix with and without enamel matrix derivative. J Periodontol. 2007 Mar;78(3):411-21.

Shirakata Y, Sculean A, Shinohara Y, Sena K, Takeuchi N, Bosshardt DD, Noguchi K. Healing of localized gingival recessions treated with a coronally advanced flap alone or combined with an enamel matrix derivative and a porcine acellular dermal matrix: a preclinical study. Clin Oral Investig. 2016 Sep;20(7):1791-800.

Shirakata Y, Miron RJ, Nakamura T, Sena K, Shinohara Y, Horai N, Bosshardt DD, Noguchi K, Sculean A. Effects of EMD liquid (Osteogain) on periodontal healing in class III furcation defects in monkeys. Clin Oral Invest 2016 Dec 15. 

Soytürk M, Kasnak G, Demirel K, Fıratlı E. Evaluation of Substitute Free Gingival Graft. Poster Europerio London 3-6 June 2015

Stähli A, Miron RJ, Bosshardt DD, Sculean A, Gruber R. Collagen Membranes Adsorb the Transforming Growth Factor-β Receptor I Kinase-dependent Activity of Enamel Matrix Derivative. J Periodontol. 2016 Jan 16:1-14.

Stricker A, Rothamel D, Stübinger S, Fleiner J. Evaluation of a porcine collagen matrix to create new keratinized tissue at deficient implant sites: 12 months results from a controlled prospective clinical study. Clin. Oral Impl. Res. 25, S. 490, 2014

Zafiropoulos GG, Deli G, Hoffmann O, John G. Changes of the peri‑implant soft tissue thickness after grafting with a collagen matrix. J Indian Soc Periodontol 2016; 20:441-5.